Qu’est-ce le Financement Basé sur les Résultats?

Le Financement Basé sur les Résultats (FBR), aussi appelé Financement Basé la Performance (FBP) ou appelé Rémunération liée à la Performance (PPP) est une approche de versement d’un paiement à un gouvernement, une organisation ou un individu sous réserve de l’engagement d’actions mesurables pour atteindre un but convoité ou l’atteinte de ce dernier.

Pour rappel, l’approche FBR a vu le jour au Mali en 2011 dans le cadre d’un partenariat des structures néerlandaises le KIT et la SNV- Mali en collaboration avec le ministère en charge de la santé à travers la Direction Nationale de la Santé (DNS), qui est l’actuelle DGSHP (Direction Générale de la Santé et de l’Hygiène Publique).

Au Mali, il est une approche en pleine évolution dans certaines structures sanitaires du Mali. Ayant fait ses preuves au Rwanda et adaptée au contexte malien grâce à des Projets et à des Services relevant du département en charge de la santé, l’approche FBR connaît une évolution positive au Mali et précisément dans certains districts sanitaires du pays à travers plusieurs phases. Il s’agit de la phase pré-pilote de 2012 à 2014, de la phase pilote de 2016 à 2017 et de la phase en cours qui a démarré en 2020. Et cela, grâce à des experts maliens qui se sont mis à la tâche. Lors de la phase pré-pilote, en termes de résultats quantitatifs, les services suivants ont fait les succès : la PF avec 266% ; CPN3 751% ; CPoN 270% ; contrôle de l’enfant sain1284% ; etc.

Les compétences des personnels des centres de santé communautaires (205) qui étaient dans le projet ont été améliorées, des équipements ont été achetés pour équiper les centres. Il faut noter à quel point cette approche est efficace pour la qualité des services.

 « C’est une approche qui cherche à lier le financement aux résultats. Il s’agit d’une approche contractuelle entre les différents acteurs autour des différents résultats préétablis et négociés avec les acteurs concernés » ; dixit Dramane Dao, l’un des premiers acteurs dans la mise en œuvre du FBR au Mali. 

D’autres projets ont été menés dans le cadre du FBR. Avec le partenaire Voice Mali, la Clinique de Gestion et d’Innovation des connaissances a mis en œuvre en 2019-2020 un projet de lutte contre l’inégalité du genre dans le cercle de Yorosso avec l’approche FBR. L’inclusivité du projet et le FBR ont permis à la population cible de s’approprier des résultats du projet. 

Dans les perspectives de renforcer le leadership du ministère de la santé et du développement social pour le pilotage de l’approche FBR au Mali, la Direction Générale de la Santé et de l’Hygiène Publique (DGSHP) et le Département d’Enseignement et de Recherche en Santé Publique (DERSP) de la faculté de médecine du Mali ont sollicité l’appui technique de la Clinique de Gestion et d’Innovation des Connaissances (CGIC) Mali et les partenaires des Pays Bas, MDF et VU (Université Libre d’Amsterdam). Ce processus a été financé par le programme « Formation sur Mesure » TMT-OKP de Nuffic des Pays Bas.

Le partenariat autour de l’approche FBR s’est renforcé avec le Projet TMT Plus dont l’un de ses objectifs est la mise à disposition des ressources humaines bien formées en FBR. TMT+ ou Formation sur Mesure, est financé par le Fonds Néerlandais NUFFIC.

Selon Dr Mamadou Namory Traoré : « c’est une approche qui permet d’améliorer la qualité des services fournis par les prestataires ». Dr Mamadou Namory Traoré est aussi l’un des acteurs de premier rang dans la mise en œuvre du FBR au Mali.  

Les résultats du FBR sont bien appréciés et salués par les structures de santé les plus proches des populations. « Ça permet à tout un chacun de s’impliquer aux tâches du service », a laissé entendre Mme Fatoumata Coulibaly, sage-femme au centre de santé de référence de Dioila. Dioila fut au Mali l’une des premières localités à faire l’expérience du FBR.   

 

La population à la base, bénéficiaire direct des services de santé ont beaucoup le changement apporté par le FBR aussi bien dans l’accueil des patients que dans la qualité des soins. « Le FBR a apporté un grand changement dans notre centre de santé, surtout dans l’accueil des patients », a laissé entendre Mamadou Sidibé, président de l’ASACO de Dioila.

Les ASC (Agents de Santé Communautaires) étaient aussi impliqués dans la mise en œuvre du FBR. Les différentes formations reçues leur ont permis de mieux organiser les causeries et d’autres cadres de sensibilisation de la population.

L’un des bénéficiaires de l’approche FBR est le département d’enseignement et de recherche en santé publique qui a pris des dispositions pour jouer sa partition dans la réussite de la mise en œuvre du FBR. Il en est de même pour la Direction Générale de la Santé et de l’Hygiène Publique. Toutes ces structures ont fondé leur espoir sur le FBR.

«  le pays est dans un système décentralisé, où les structures ont l’autonomie de gestion, ça permet aux structures de gérer l’Etat, la contribution de l’Etat serait moindre, les partenaires aussi peuvent aussi acheter un certain nombre d’indicateurs… », dixit Mamoutou Diabaté, chef centre Documentation et Information Sanitaire à la DGSHP.

On peut comprendre là que la mise en œuvre du FBR renforce la décentralisation.

De nos jours, Le FBR est mis en œuvre dans les dix (10) districts sanitaires de Koulikoro plus trois (3) districts de Ségou, trois (3) de Mopti et le district de Gao. En plus de cette zone de couverture, d’autres régions ont bénéficié des formations sur le FBR. A ces régions s’ajoutent les responsables et les personnels de toutes les structures de santé concernées.

Au regard des résultats de l’approche FBR, l’on est unanime que cette stratégie est celle qui convient aujourd’hui pour pallier à plusieurs difficultés relatives à la santé de la population et plus précisément celle de la mère et de l’enfant.

Les différentes statistiques attestent l’efficacité de l’approche FBR dans l’accès des populations à des services de santé de qualité et en quantité. La problématique reste la pérennisation de cette stratégie et son extension à l’ensemble des formations sanitaires du Mali. Il s’agit, en clair, de trouver des formules pour institutionnaliser le FBR.

Au département en charge de la santé, des efforts sont en cours pour donner à l’approche FBR toute la place qu’elle mérite dans le dispositif sanitaire national.

Au regard des résultats significatifs apportés par le FBR au Mali, il y a la nécessité d’une pérennité de l’approche d’où son financement par l’Etat malien. Elle est l’approche adaptée pour atteindre les objectifs de développement du pays dans tous les domaines, celui de la santé en témoigne. Le Mali pourra bel et bien poser les bases d’un développement durable avec le FBR, pour le faire, il faudra des ressources humaines compétentes, un financement de l’Etat, car les instruments de mise en œuvre sur les Résultats existent déjà et sont disponibles.

Yacouba Dao

20220729_152857

Financement Basé sur les Résultats (FBR) au Mali : Un atelier de réflexion stratégique de financement Etatique de l’approche FBR au Mali

Du 27 au 29 juillet 2022 s’est tenu l’atelier l’atelier de reflexion strategique de financement etatique de l’approche FBR dans le cadre  du projet tmt+ okp-tmt.21/00013 training of FBR Health Workers in Mali. Cet atelier a regroupé les responsables étatiques au niveau décisionnaire.

Il faut rappeler que le Ministère de la Santé et de l’hygiène publique  (MSHP) du Mali a décidé de mettre en œuvre la stratégie de FBR (financement basé sur les résultats) dans le secteur de la santé sur la base des résultats des expériences passées.

Pour la pérennisation  de l’approche, le  pays a besoin de ressources humaines nationales bien formées en FBR et plus spécifiquement au niveau stratégique pour orienter les décisions en la matière. Ceci a motivé la tenue de cet atelier dont il s’agira à long terme

de concevoir et après institutionnalisation la formation du FBR tout en adaptant sa mise en œuvre au contexte spécifique du Mali en lien avec sa politique de décentralisation où les collectivités sont des acteurs clés du système de santé.

Pendant les trois jours d’activités, les différents participants ont mis à profit leur expertise pour données des idées qui pourront aider sur la question de la pérennité d’une partie du financement de l’approche FBR  à travers  le budget de l’Etat

Il faut rappeler que le Financement Basé sur les Résultats (FBR), souvent appelé Financement Basé sur la Performance (FBP) ou Rémunération liée à la Performance (RF) se définit comme une approche dans laquelle un gouvernement, une organisation ou un individu paie des fournisseurs sous réserve de l’engagement d’actions mesurables pour atteindre un but convoité ou l’atteinte de ce dernier.

Les fournisseurs sont payés pour offrir des services spécifiques, à condition que les services suivent des protocoles explicites, avec un système d’inspection et d’audit pour assurer la conformité et améliorer la qualité si nécessaire’ (Musgrove, 2011, 4).

Au Mali, les débats sur le FBR ont gagné en intensité à partir de 2010. Cette mise en discours a été favorisée par la mobilisation croissante d’un certain nombre d’acteurs et d’institutions intervenant dans le domaine de la santé qui ont activement soutenu son déploiement (Gautier et al, 2019b).

Les activités du FBR au Mali sont financées par des organisations tierces. Vu son importance, les participants ont aussi échangé sur l’implication du gouvernement malien pour son financement. Selon Dr Margueritte Dembélé, chargée des questions de santé à la Cellule d’Appui à la Décentralisation et la Déconcentration (CADD) du ministère de la santé et du développement social, « vu les preuves de résultats du FBR, l’Etat doit prendre la relève quand les partenaires vont se retirer.

Le FBR a fait ses preuves dans la lutte contre le Virus dans le cercle de Yanfolila avec la Clinique de Gestion et d’Innovation des Connaissances (CGIC) en 2015. Aussi avec la CGIC, le FBR a été l’approche utilisée pour exécuter un projet pilote de lutte contre les inégalités du genre et la capture du dividende démographique dans le cercle de Yorosso.

Cet atelier a permis aux participants d’échanger sur la nécessité d’une approche qui doit permettre de renforcer la qualité des services, le Financement basé sur les résultats. Cette approche est financée par les partenaires financiers extérieurs ; donc vu son importance, le gouvernement du Mali peut l’inscrire dans son budget. Pendant les trois jours, les participants ont travaillé sur les aspects pouvant être pris en charge par l’Etat.

Yacouba Dao

Photo de famille Koulikoro

Evaluation KRC2 dans le cadre de la nutrition au Mali

Le bureau de pays UNICEF pour le Mali veut évaluer les progrès réalisés en vue d’atteindre le résultat clé numéro 2 pour les enfants (KRC#2 – la prévention du retard de croissance).

Le KRC#2 se donne comme but que « D’ici 2021, 80 % des filles et les garçons de moins de 5 ans, en particulier ceux qui sont marginalisés et dans des conditions humanitaires reçoivent des services de nutrition à impact élevé pour prévenir le retard de croissance ». Pour réaliser, la Clinique de Gestion et d’Innovation des Connaissances (CGIC)  en collaboration avec l’ONG Kit des Pays-Bas, a été retenue pour faire la collecte des données sur le terrain.

Après  la rencontre de partage du rapport de démarrage de l’évaluation au cabinet avec le comité de pilotage du PRODESS, le 16 février  2022, la CGIC a procédé avec l’équipe de consultation au Mali au recrutement et à la formation des enquêteurs et des superviseurs. La formation s’est tenue du 09 au 11 mars 2022. Quatre équipes de trois (3) personnes (1 superviseur et 2 enquêteurs) ont été formés reparties entre Bamako, Ségou, Sikasso, Mopti et Gao. La phase de terrain s’est déroulée du 15 au 24 mars 2022.

Il faut rappeler que les objectifs de cette étude sont :

  • Déterminer la pertinence, la cohérence, l’efficacité, l’efficience et la durabilité des stratégies de prévention du retard de croissance (KRC2) pour contribuer à la survie et au développement de chaque enfant;
  • Identifier les leçons apprises au sujet de ce qui a fonctionné ou non pendant la mise en œuvre de la stratégie régionale et des interventions clés, y compris les résultats imprévus (positifs et négatifs);
  • Identifier les bonnes pratiques dans la prévention du retard de croissance et les interventions sur la malnutrition ;
  • Déterminer dans quelle mesure la stratégie régionale et les interventions clés ont intégré l’équité et le genre dans leur conception, leur mise en œuvre et leur suivi;
  • Formuler des recommandations clés sur la façon d’améliorer les processus de mise en œuvre et le rendement de la stratégie et des interventions clés dans le cadre d’un processus d’apprentissage continu.

Pour avoir des résultats comme :

  • Améliorer l’accès équitable des enfants les plus défavorisés aux services de base;
  • Accélérer les résultats pour atteindre les résultats KRC#2 2021 au Mali;
  • Améliorer la durabilité des résultats du programme;
  • Contribuer à la théorie du changement KRC#2 et à un cadre de responsabilité mutuelle pour atteindre les enfants les plus défavorisés
Capture

L’ETUDE SUR L’EVALUATION DU SYSTEME DE SOINS DE SANTE PRIMAIRES DU MALI ET DE SA CONTRIBUTION A LA REDUCTION DE LA MORTALITE MATERNELLE

Les décès maternels constituent un problème majeur de santé publique à l’échelle mondiale, en particulier dans les pays à revenu faible ou intermédiaire (Pays Moins Avancés).

En 2017, environ 800 femmes sont mortes chaque jour dans le monde de causes évitables liées à la grossesse et à l’accouchement . Les principales complications, qui représentent 75% de l’ensemble des décès maternels, sont hémorragie sévère, les infections, l’hypertension pendant la grossesse, (pré éclampsie et éclampsie), complications dues à l’accouchement et les avortements pratiquées dans les conditions inappropriés.

L’objectif de cette étude était d’analyser de manière critique le système de santé en vue de déterminer les facteurs explicatifs du niveau actuel de la mortalité et avec objectifs spécifiques:                                                                                                                                                 – Apprécier le fonctionnement du système de santé en termes de structures d’organisation, du processus gestionnaire, de la prestation des activités prioritaires de santé et de la participation de la communauté

– Evaluer la performance globale du système de soins de santé primaires au Mali

– Déterminer dans quelle mesure le système de soins de santé primaires au Mali explique le taux de mortalité maternelle plus faible que prévu.

Cette étude a réuni cinq (5) consultants, sept (7) superviseurs et quatorze (14) enquêteurs  repartis en 7 équipes dans les zones d’enquête: Bamako, Koulikoro, Sikasso et Gao. Treize (13) Centres de santé de référence et  ( Vingt trois) 23 centres de santé communautaires ont été enquêtés. Les personnes enquêtées sont: 

23 Décideurs;

138
prestataires de santé; 

33
élus communaux/conseil de cercle;

53
membres de FELASCOM/ASACO;

703
femmes et hommes enquête ménage;

23 focus groupes (  178 personnes, 97  et 81 hommes)

Cette étude d’une envergure nationale a été financée par le UNFPA ( Fond des Nations Unies Pour la Population).

 

foto famille étude covid19

Analyse rapide de l’impact de la COVID 19 sur l’accès aux services de santé de reproduction et de la santé des enfants au Mali-2021

Du 26 au 28 janvier 2021 s’est déroulé au CNDFE (centre national de documentation de la femme et de l’enfant) la formation des enquêteurs et superviseurs sur l’analyse rapide de l’impact de la covid-19 sur l’accès aux services de santé de reproduction et la santé des enfants au Mali.

L’objectif global de cette étude était d’analyser l’impact de la Covid-19 sur la fréquentation de l’offre des services de la reproduction, y compris les services de prise en charge des personnes survivantes de VBG et de santé des enfants en vue d’orienter les interventions et plaidoyer pour le renforcement et le maintien des services de santé de la reproduction/VBG et santé des enfants.

Cette étude a réuni 7 experts dans divers domaines et 24 enquêteurs, 14 centres de santé de référence (CSref) et 28 centres de santé communautaires (Cscom) ont été enquêtés. Les différentes personnes enquêtées sont:

140 prestataires de santé SR;

200 utilisateurs de services SR;

11 utilisateurs  de services VBG;

15 prestataires VBG;

38 enquêtes communautaires.

Les zones couvertes par cette enquête sont: Bamako, Koulikoro, Sikasso, Mopti, Gao et Tombouctou. Cette étude a été commanditée et financée par le UNFPA ( Fond des nations unies pour la population).